La HES-SO Valais-Wallis développe un projet de recherche révolutionnaire utilisant l’intelligence artificielle et la réalité virtuelle pour comprendre les émotions des personnes autistes non-verbales, avec une précision de 97% dans la détection de leurs états physiologiques.
Environ 80 millions de personnes sont touchées par le trouble du spectre autistique (TSA) dans le monde, et un tiers d’entre elles sont non-verbales. Ces personnes ont des difficultés majeures de communication, pouvant développer des comportements complexes comme l’auto-agressivité ou l’hétéro-agressivité.
La Prof. Alena Simalastar de l’Institut Systèmes Industriels et The Sens, travaille actuellement sur un projet novateur en collaboration avec le Professeur Antoine Widmer, spécialiste de la réalité virtuelle, financé par l’Axe Santé de la HES-SO Valais/Wallis.
Prédire les crises avec une approche technologique unique
Ce projet interdisciplinaire vise à détecter et prédire les crises d’agression chez les personnes non-verbales atteintes de TSA.
En provoquant des émotions chez des personnes en bonne santé, le projet permet récolte ces données physiologique via un bracelet mesure les signaux physiologiques tels que le rythme cardiaque et le taux de transpiration. Ces données sont ensuite utilisées pour reconnaître des émotions similaires chez les personnes atteintes d’un TSA.
Le financement octroyé par l’Axe Santé permet aujourd’hui de collecter et d’analyser les données des personnes atteintes d’un TSA et de comprendre la nature des crise (stress ou autres émotions) en les comparant à celles de personnes en bonne santé.
Comment provoquer des émotions ciblées avec un protocole standardisé ?
C’est ici que le Professeur Antoine Widmer, chercheur à l’institut informatique, entre en jeu. Il propose une immersion en réalité virtuelle permettant de ressentir un panel varié d’émotions.
Durant l’expérience, les données physiologiques sont recueillies et traitées par un algorithme de deep learning ou apprentissage profond (réseau neuronal artificiel qui permet aux ordinateurs d’apprendre par l’observation) capable de détecter les événements émotionnels, permettant ainsi de distinguer les crises liées au stress de celles liées à une tentative de communication non-verbale.
Les premiers résultats sont encourageants, avec une précision de prédiction de 97% !
Projet scientifique recherche partenaire industriel
Malgré le potentiel prometteur de cette recherche, le développement à l’échelle industrielle reste un défi.
La Professeure Simalastar aimerait pourtant développer son prototype à un niveau industriel, grâce à un partenaire de terrain, afin de pouvoir offrir aux quelques 25’000 personnes non-verbales atteintes d’un TSA en Suisse la possibilité d’être comprises plus facilement par leur entourage ainsi que par le corps médical.
Elle insiste sur la nécessité de soutenir cette population, certes peu nombreuse, mais ayant un besoin crucial d’aide et de compréhension.
Source : HES-SO Valais/Wallis, Axe Santé