Médecine d’urgence et de secours : la synergie des compétences valaisannes

Médecine d'urgence

Chaque mois, nous partons à la rencontre d’acteurs de l’écosystème de la santé valaisans et mettons en lumière les projets avant-gardistes qui font progresser la médecine. Un Valais qui innove, collabore, recherche, réalise dans le but de servir la santé de demain. En effet, les différents organismes de la région s’investissent dans un objectif commun : améliorer le système de santé. Cela se traduit par un projet d’envergure impliquant la centrale de la Police cantonale valaisanne 117-118-112 et l’Organisation cantonale valaisanne des secours 144 qui unissent leurs forces pour optimiser le système de secours.

Centraliser les compétences sur un même site afin d’optimiser les interventions, partager un même toit tout en respectant les missions de chaque entité et en partageant le même système d’aide à l’engagement (SAE) : tels sont les enjeux et les opportunités futures de tous les partenaires feux-bleus (police, pompiers et secours sanitaires). Ce regroupement présente différents avantages notamment dans la logistique opérationnelle mais également dans la gestion des événements particuliers et majeurs. Ce projet vise la collaboration interdisciplinaire pour atteindre des objectifs communs.

Nous avons rencontré Alexandre Briguet, chef du service opérationnel OCVS – 144 Valais, afin d’en apprendre davantage sur ce projet aux objectifs ambitieux.

Parlez-nous un peu de vous et de votre parcours professionnel

Chef du Service opérationnel de l’OCVS depuis bientôt 3 ans, j’ai toujours axé mon parcours sur le patient en préhospitalier. C’est après ma formation professionnelle commerciale en 2004 que j’ai rejoint le domaine de l’urgence en débutant comme auxiliaire de transport dans une compagnie d’ambulance valaisanne. Enchainant les formations, technicien ambulancier puis ambulancier ES, je n’ai jamais vraiment arrêté d’explorer le système préhospitalier. Formateur puis expert pour les examens des futurs ambulanciers dans une école romande et, en parallèle, me spécialisant en médecine de montagne, en médecine d’expédition puis en médecine de catastrophe, j’ai toujours trouvé ce milieu passionnant et propice à l’innovation. C’est en 2016 que je quitte le « terrain » pour un poste de responsable adjoint à la centrale 144 du Valais ; c’est là encore une expérience très enrichissante car la régulation d’urgence est exigeante et permet une vision à 360° des interventions. En 2018, un nouvel organigramme est créé à l’OCVS et me permet de prendre une place au comité de direction en tant que chef du service opérationnel. Ce service est garant de l’ensemble du dispositif cantonal, de la centrale 144 jusqu’aux premiers répondants, guides, plongeurs, conducteurs de chien, tout en passant par les Air (Glaciers et Zermatt) mais aussi les ambulances et les SMUR ; un vrai challenge et plein de défis dans cet écosystème dédié au patient.

Pourriez-vous nous présenter en quelques mots la médecine d’urgence et de secours en Valais ?

La médecine d’urgence vise le traitement de patients en détresse. On parle de ceux qui ont un risque d’en mourir ou de séquelles importantes. Le plus souvent, ces patients ont besoin de soins avancés sur le lieu même de l’évènement. Diverses compétences se sont développées ces 20 dernières années pour compléter les différents maillons d’une chaine offrant le maximum de chances au patient. Pour faire le lien avec les secours en Valais, c’est aujourd’hui un dispositif composé d’environ 400 professionnels (ambulanciers – médecins – pilotes – guides spécialisés) mais également quelques 3000 miliciens (first et public responder, plongeurs, spéléologues, conducteurs de chiens, etc…) qui œuvrent dans ce domaine en plus de leur activité professionnelle. Ils se mettent à disposition lors d’interventions et sont une véritable force pour le dispositif. L’OCVS agit comme un chef d’orchestre face aux différentes parties prenantes, la mise en œuvre et la formation font également partie des missions de l’OCVS, tout comme le contrôle qualité des prestations.

Présentez-nous ce nouveau projet de centrales sous un même toit. Comment l’idée est-elle née ? Quels sont les objectifs ? À quel(s) besoin(s) répond-il ?

L’idée n’est pas récente, ce sujet a déjà fait débat il y a bon nombre d’années. Les centrales d’urgences, qu’elles soient de la police ou des pompiers, répondent à des appels, engagent les moyens adéquats et coordonnent les missions sur le terrain. Les processus métiers sont quant à eux très différents ce qui nous a poussés à ne pas partir sur une centrale unique mais bien une localisation identique pour les situations de crise et un outil informatique commun pour le partage d’informations, c’est bien autour de cela que s’articulent les objectifs de collaboration. Disposer des mêmes informations et en temps réel sur les interventions partagées comme un accident de la route, tout en respectant les contraintes légales de chaque métier est possible et répond également à un besoin d’efficience des partenaires et bien évidemment du patient.

Ce projet donne un nouveau souffle au canton du Valais qui devient plus avant-gardiste en termes de secours. Un mot à ce sujet ?

Le nouveau souffle a clairement déjà commencé avec la collaboration des différents partenaires inclus dans ce projet. Cette dernière a permis d’objectiver les besoins communs, les ambitions futures et fait naître des projets d’innovation attendue avec le nouveau système d’aide à l’engagement (SAE) des centrales, prévu pour 2024 lors du déménagement dans les nouveaux locaux. Il est encore un peu tôt pour en parler précisément, mais nous abordons déjà, entre autres, l’intelligence artificielle en aide à la régulation des appels ainsi que la réception de données médicales d’appareils connectés.

Qu’espérez-vous pour la suite ? Avez-vous d’autres projets en lien avec celui-ci ?

Comme mentionné précédemment, l’urgence préhospitalière a un potentiel énorme grâce à la digitalisation en cours et aux nombreuses innovations informatiques. La télémédecine et la visiophonie d’urgence seront des projets digitaux importants pour l’OCVS ces prochains mois déjà.

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