EMOVO CARE, L’AUTONOMIE JUSQU’À DOMICILE

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Chaque mois, nous partons à la rencontre d’acteurs de l’écosystème de la santé et mettons en lumière les projets innovants qui font la médecine de demain. Aujourd’hui, découvrez la startup robotique Emovo Care, active dans la réadaptation. Son co-fondateur Luca Randazzo raconte son parcours et nous présente leur premier produit : Emovo Grasp, une prothèse de main portable novatrice.  

Présentez-nous de votre start-up, Emovo Care, en quelques mots.

Pendant mon doctorat en robotique à l’EPFL, j’ai travaillé sur des dispositifs d’assistance, notamment l’exosquelette pour la main (Emovo Grasp). C’est comme ça que Emovo Care a débuté. Maintenant cela fait deux ans que je travaille avec Iselin Frøybu, co-fondatrice du projet. Nous avons fondé Emovo Care SA en juin 2020. Notre mission est de développer des dispositifs médicaux qui puissent amener une autonomie motrice, de la thérapie et des soins directement à la maison. Notre objectif est vraiment de maximiser l’accès à cette technologie.

Parlez-nous de votre solution, Emovo Grasp.

Notre premier produit est un exosquelette pour la main. Ce dispositif permet à des personnes qui ont encore une main, mais qui n’arrivent pas/plus à saisir des objets (des suites d’un AVC par exemple) d’ajouter de la force, soit dans le cadre d’assistance au quotidien (manger ou boire de façon autonome), soit pour continuer leur thérapie à la maison afin d’accélérer leur réadaptation.

Comment vous est venue l’idée de cette solution ?

L’idée vient de mon histoire personnelle. Ma petite sœur a une paralysie cérébrale. J’ai toujours vu sa situation de mes propres yeux. Pour moi la technologie de l’exosquelette est optimale, car au lieu de favoriser l’autonomie grâce à l’environnement de la personne, c’est la personne elle-même qui devient autonome.

Quel est l’état de la concurrence pour ce type d’orthèse ? Quelle(s) est/sont la/les plus-value(s) de votre solution ?

Clairement il y a de la concurrence. Notre approche diffère cependant des produits qu’il y a sur le marché. En effet, la particularité de notre technologie c’est que le patient puisse mettre lui-même sa prothèse.  Pourquoi c’est important ? Souvent après un AVC, la main est recroquevillée. Ces patients n’arrivent plus à mettre des gants en hiver pour la plupart, parce qu’ils ne parviennent pas à ouvrir leurs doigts en même temps. Comment fonctionne notre prothèse ? Elle s’accroche depuis le côté de la main et vient englober la partie supérieure du membre. Chaque doigt est recouvert avec des tendons artificiels permettant de bouger l’ensemble des articulations.

Emovo active hand orthosis – YouTube

À quel stade est la solution Emovo Grasp ?

Aujourd’hui, nous avons développé un MVP (= minimum viable product), un prototype nous permettant de faire des tests auprès d’utilisateurs. Nous avons déjà effectué de nombreux tests auprès de patients et nous savons qu’il y a un véritable potentiel pour cette solution, que la technologie fonctionne. Maintenant, nous effectuons toutes les démarches nécessaires à l’obtention de toutes les certifications nécessaires pour un dispositif médical. Nous démarrons également une levée de fonds qui se terminera au 31 mai 2021. Elle nous permettra de poursuivre ces démarches.

Quelles ont été les difficultés surmontées ou/et qui doivent encore être surmontées dans le développement de ce projet ?

Jusqu’à présent notre réussite la plus notable a été de monter un système de qualité. Nous ne connaissions que peu cette partie du développement d’une entreprise. Mais nous voyons vraiment la valeur de ce travail, car maintenant la prothèse Emovo Grasp est développé conformément aux directives médicaux européennes. Et nous sommes reconnus aussi en tant qu’entreprise qui développe des dispositifs médicaux et non plus comme deux ingénieurs qui développent dans leur labo !

Quelle est votre vision de l’évolution de la solution ?

A court terme, le prochain financement sera pour obtenir le marquage CE, pour pouvoir commercialiser notre produit en Suisse. Ensuite dans les 2-3 prochaines années, nous espérons pouvoir nous étendre aux pays nordiques, où nous voyons du potentiel. À long terme, nous avons le souhait que notre technologie devienne pratiquement transparente pour rendre possible les tâches du quotidien. Nous avons à cœur de fondre la thérapie dans la vie de tous les jours. Et puis, notre but ultime serait aussi de pouvoir développer notre technologie pour les enfants. Car nous sommes conscients que si nous pouvons améliorer la vie d’un enfant, nous avons le potentiel d’améliorer une vie entière.

Vous collaborez actuellement avec l’Hôpital du Valais, comment s’est établie cette collaboration ?

Pendant mon doctorat, nous avons travaillé avec la Clinique romande de réadaptation (CRR), avec des patients qui ont eu un AVC il y a 6 mois ou 1 an +. Au fur et à mesure du développement de la solution, nous avons observé qu’il serait plus intéressant de faire tester la prothèse à des patients qui ont eu un AVC tout récemment (- de 6 mois). Nous avons observé que plus nous arrivions à mobiliser la main rapidement, meilleure sera la réhabilitation. Aujourd’hui,  nous collaborons aussi avec l’Hôpital de Sion. Ceux-ci sont des collaborations que nous voyons à long terme, très riches car nous avons des feedbacks des patients mais aussi des professionnels de la santé.

Et le mot de la fin : votre conseil pour les entrepreneurs en devenir ?

En tant qu’ingénieur, on essaie souvent de protéger sa technologie, mais un produit c’est beaucoup plus que juste de la technologie. Si je peux conseiller d’autres entrepreneurs, je leur dirais : « Allez parler autour de vous pour confronter/valider vos idées avec les utilisateurs finaux, le plus tôt possible ! ».

>> Découvrez le site web de la start-up Emovo Care et leur solution de prothèse innovante, Emovo Grasp

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